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Faire ensemble pour se relever

Photo du rédacteur: MoryotisMoryotis

Dernière mise à jour : 17 déc. 2024



Témoignage

Lille, le 9 septembre 2024



Enchanté, David, 44 ans.


Invité à découvrir le ClubHouse de Lille par le corps médical qui m'accompagne, pour sortir de l’isolement, j’y suis inscrit depuis la rentrée 2022.


Méfiant, par peur de m’y perdre dans un premier temps après les demi-journées découvertes, j’y suis repassé à l’occasion et je suis maintenant membre actif depuis l’automne 2023 en m’y investissant plusieurs jours par semaine actuellement.

Chaque jour y est différent : en fonction des adhérents, de leurs énergies, de leurs envies, du programme et des activités, des visiteurs et évènements.


Faire ensemble, c’est peut-être ce que j’aurai le plus redécouvert cette année : dans mon expérience de vie et de travail c’est là que l’on rencontre vraiment les gens.

L’entraide, le partage de savoir-faire, de trucs et astuces permettent de créer des liens et d’apprendre à connaître vraiment avec qui on travaille ; par le travail et l'accomplissement de tâches collectives, de missions, et d’objectifs atteints.


En rencontrant des profils très différents, en reprenant ce goût de faire ensemble, cela m’a permis de reprendre un rythme, une activité, et un peu d’assurance.

Et aussi de mieux me connaître, en recréant des comportements qui ont pu me porter préjudice en entreprise, en allant trop vite.

Apprendre à ralentir, à s’adapter à son interlocuteur, afin de trouver l’équilibre pour faire sortir 25-30 repas pour midi trente dans la bonne humeur par exemple, avec la satisfaction du travail accompli ensemble.


J’ai pu également voir l’association évoluer dans l’année et se structurer les effectifs grossissants.


37 standards régissent les ClubHouse, mouvement international né à New-York entre anciens patients il y a 60 ans, reconnu d’utilité publique aujourd’hui ou d’intérêt général je sais plus trop...


L’évolution permanente de la tribu et de l’atmosphère des lieux rend parfois l’exercice délicat pour les “staffs” en fonction des affinités de chacun et des aléas de la journée.


Je me demande parfois comment ils font pour supporter ça, pour nous supporter et jongler avec toutes ces situations et sollicitations à gérer.


Se confronter à une telle diversité de population aux problématiques diverses et variées est un exercice de contorsionniste auquel ils sont préparés mais bon, parfois c’est vraiment sur un fil.


Et en même temps tellement enrichissant, permettant de relativiser et découvrir sous un angle nouveau les différentes réactions à des situations en fonction de nos bagages respectifs et de nos expériences de vie pro et perso !


Un exemple fort, marquant pour moi me revient en tête :


  • L’interview de Radio Campus est peut-être le moment le plus poignant que j’ai pu y vivre. Une journaliste d’expérience est venue à notre rencontre et la parole s’est débridée, libérée. Ces deux heures de concentration autour de cette surenchère de témoignages, dans un profond respect, ont été d’une intensité certaine. Pour moi la plus profonde cette année.

Et le résultat agréable et surprenant à entendre.


Un autre exemple :


  • j’apprécie beaucoup échanger avec les autres Clubs de France en visioconférence autour d’un de ces fameux standards. Cela permet de confronter les différentes interprétations de ces règles de bon fonctionnement dans d’autres régions et environnements.


Architecte de formation j’ai exercé comme salarié une vingtaine d’années avant d’imploser sous la pression du métier. Passionnant mais trop prenant et éreintant à la longue.


Souvent entre confrères dans le milieu des bureaux d’études de la conception avec des maîtrises d'ouvrage publiques et privées, des entreprises générales et artisans cachés derrière un écran, une boîte mail, la souris dans une main, le téléphone dans l’autre : cela fait du bien de retrouver un peu d’humanité.


J’ai également connu d’autres expériences professionnelles diverses et variées pour financer mon cursus. Souvent autoritaires, pyramidales, patriarcales.

Avec beaucoup moins d’intelligence émotionnelle en gestion de personnel. Moi même j’ai tendance à m'ennuyer dans le monde du travail et être déçu par mes responsables, mes clients, trop exigeants, perfectionniste et idéaliste que je suis.


Aujourd’hui je pense me recycler dans l’économie et la transformation de matières, dans la gestion des déchets de chantier pour réduire les gaspillages et inviter à construire autrement.


Tout en étant plus tolérant, compréhensif et parfois moins dérangeant donc dans les futures fonctions et missions que je réaliserai en fonction des collaborateurs et partenaires que j'accompagnerai au changement.


Comme lors de mon hospitalisation, rendre service en faisant le pair aidant et m'oublier en étant trop volontaire je retombe dans ces travers.


Je dois encore apprendre à me protéger et me poser les bonnes questions, c’est ce que j'apprends à faire en me reconstruisant au ClubHouse de Lille.


Pour moi, me respecter, me protéger en arrêtant de trop donner. David, membre actif du Clubhouse de Lille

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