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Titre : Sur mon lit d'hôpital


Titre : Sur mon lit d'hôpital Comme vous le livre mon titre, je suis actuellement dans mon lit, à l'hôpital Fontan 1 CAC, dans ma petite chambre éclairée d'une baie vitrée donnant plein sud. J'ai passé une partie de mon 1er mai aux urgences pour adulte au CHR. Après un week-end très compliqué, un ami a jugé bon que je m'entretienne d'urgence avec un psychiatre et a appelé une ambulance. J'étais prise au dépourvu, encore dans mon bain à tenter d'aiguiser la lame de mon couteau qui entaillait à peine ma peau. De tout petit filament de sang s'en échappait. Et je ne comprenais pas comment réussir à appuyer si fort pour sectionner une veine. Mais je suis interrompue par deux appels. Je connais le numéro, c'est celui du centre de coordination des urgences qui vient interrompre mes premières explorations en terme de scarification et blessures par arme blanche. Si on compte celle-ci comme une tentative de suicide, j'en suis à ma 4ème. Les autres fois étaient des IMV (ingestion médicamenteuse volontaire). Une ambulance a été dépêchée jusqu'à mon appartement et ils m'ont embarquée sans même me demander plus de contexte. Je me suis sentie flouée. Je pensais qu'on allait procéder à un rapide examen et qu'on me laisserait rentrer chez moi. Non, le but était clairement de m'emmener aux urgences. C'est ma 3ème hospitalisation, j'ai déjà été au G22 à Saint André et au CPAA. Tous deux sont des services lourds, fermés. Et je ne souhaitais pas y retourner mais je sentais que j'avais besoin de sécurité. Et qu'on s'occupe de moi quelques jours. Mais comment j'en suis arrivée là vous me direz. Je suis en plein switch d'antidépresseurs. Pour ceux qui ignorent ce que cela signifie, c'est que j'arrête la molécule A pour débuter la molécule B dans la foulée. Pour moi ça a été deux mois de sevrage de A : qui s'est traduit par beaucoup d'effets secondaires (vertiges, sensation de chaud/froid, nausée, envie suicidaire, perte de sensation dans les extrémités des membres, apathie). Ce n'est pas systématique à chaque sevrage médicamenteux, je fais partie des cas plus sensibles. Et ensuite on commence la molécule B, qui par chance ne fait aucun effet secondaire. Sauf que je suis sans protection contre ma dépression et qu'elle aime s'exclamer haut et fort que la maladie est plus forte que la vie. Et que finalement on n'est qu'un grain de poussière dans l'infinité du cosmos. En bref, ça fait 3 semaines que je vis avec de violentes pensées suicidaires, très scénarisées. L'hospitalisation a été le sujet d'une discussion en coin de table avec ma psychiatre : "Supposons que 3 semaines, la molécule B ne fasse pas effet et qu'il faille l'augmenter, je vous conseille vivement l'hospitalisation de jour." "Alors oui ce sera moins bien que le club mais vous aurez un suivi médicalisé" ET là le mot est lancé : "ce sera moins bien que le club", pourquoi devrais-je y aller alors ? Expérimenter un nouveau trajet anxiogène, avec une liste d'attente de plusieurs semaines, avec des horaires inadaptés avec mon rythme de vie soumis à mes insomnies ou mes hypersomnies. Avec du nouveau staff, des nouvelles personnes à rencontrer, des nouveaux locaux à apprivoiser ? Je suis atteinte d'anxiété généralisée, couronnée d'une phobie sociale. Ça va réellement m'aider ? Alors qu'au Clubhouse, j'y suis membre depuis un an, je commence à faire partie des meubles et ça me plaît. L'ambiance est conviviale, les membres chaleureux et bienveillants me font me sentir comme chez moi. La semaine précédente, j'ai d'ailleurs repris un rythme de fréquentation quasi habituel et ça m'avait fait du bien. Malheureusement, il y a eu un jour férié qui a allongé notre week-end et ça a détruit cette dynamique. Je me sentais bloquée dans mes progrès, sans espoir d'amélioration. Personne pour me donner un diagnostic. Trop peu de personnes pour comprendre les frasques que l'on doit subir pendant un sevrage. Ça ne fait pas encore 24 h que je suis ici, je n'ai pas encore vu de psychiatre. Mais le service est plus ouvert, moins liberticide et déshumanisant que ce que j'ai pu vivre dans d'autres. Et je pense y rester autant de temps que l'on me conseillera. Revoir mes amours de chat qui sont seuls actuellement à l'appartement. Heureusement tonton beubeu vient les voir et s'assurer que tout va bien. Mélanie


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